Modèle conceptuel des troubles neurocognitifs 


La philosophie de soins de notre établissement s'appuye sur la théorie des auteurs Held & Ermini-Fünfschilling, qui ont mis en évidence un concept des "trois univers". Selon cette approche, les besoins des personnes atteintes de démence changent selon l’évolution de leur maladie. Les paragraphes suivants décrivent ce modèle conceptuel. 

 

 L’univers de l'absence de succès

Au sein de l'unité de gériatrie nous accueillons des personnes au 1er stade de la maladie : l’univers de l'absence de succès.

Dans cette première phase de la maladie les personnes ont progressivement besoin de soutien mais peuvent garder une certaine autonomie dans leurs activités quotidiennes grâce à une guidance qui évite autant que possible le sentiment d’échec.

Pour les soutenir, il s’agit de trouver et de favoriser les zones de compétences et d’autonomie individuelles. Par exemple, il peut s’agir de lâcher prise si la personne ne sait plus effectuer une activité particulière, mais de stimuler celles qui procurent du plaisir comme par exemple, jouer du piano.

Pour des raisons multiples, une des problématiques de la démence à ce stade est l’isolement social, y compris celui des proches. Les personnes dans cette phase vivent idéalement à domicile si le réseau familial le permet et fréquentent les Centres d’Accueil Temporaire.

Au sein de l’EMS elles sont hébergées en gériatrie dans des chambres individuelles; elles circulent librement dans l’institution, sont invitées à participer à des activités communes et bénéficient d’un encadrement adapté.

 

L’univers de l’égarement cognitif

Au sein des unités de psychiatrie de l’âge avancé nous accueillons des personnes au 2ème stade de la maladie : l’univers de l’égarement cognitif.

C’est le stade de la démence de gravité moyenne à avancée. Le processus de prise en soin peut durer plusieurs années et les soins globaux sont effectués dans une perspective de bien-être et de maintien de l’autonomie, selon la philosophie de soin Humanitude.

Les personnes ont besoin d’aide pour la majorité des actes de la vie quotidienne. Elles présentent divers troubles cognitifs en fonction de la pathologie sous-jacente, de leur personnalité et de leur histoire de vie. Ces troubles cognitifs s’accompagnent souvent de comportements inhabituels et de symptômes qui sont la manifestation d’une réaction de la personne malade à un environnement humain et/ou structurel inapproprié.

Ces personnes peuvent souffrir d’ennui suite à une sous-stimulation ou, au contraire, se sentir agressées par une sur–stimulation ou une stimulation non comprise.

Dès lors l’équipe d’accompagnement veillera à :

  • identifier si un comportement est en lien avec une dépression, de la douleur, un trouble sensoriel ou un inconfort physique qui peut être traité ou corrigé
  • établir un profil exact des capacités de la personne, les solliciter et les valoriser (soit au travers de la réalisation des actes de la vie quotidienne, soit par des activités d’animation ciblées)
  • élaborer un projet d’accompagnement individualisé, et des projets de soins spécifiques à la personne
  • entretenir un environnement adapté et sécurisé qui permette un maximum de liberté de circulation
  • éviter de projeter les besoins, désirs, peurs et toute autre émotion des proches et/ou du personnel sur les résidents.

Grâce à la formation permanente des collaborateurs de l’équipe médicale, de soins et d’accompagnement, à l'exploration systématique des résultats de recherches médicales et des sciences infirmières, nous proposons un accompagnement adapté aux besoins spécifiques des habitants.

 

L'Univers de la dépendance cognitive

Au 3ème stade de la maladie, les sollicitations sensorielles ou physiques extérieures sont vécues comme des agressions si elles sont inappropriées car elles ne peuvent plus être interprétées et comprises. Par exemple, les bruits excessifs, la parole à voix trop haute, une luminosité trop forte, une douleur non soulagée peuvent accentuer les troubles des personnes.

Edité le January 30, 2023